Ce jeudi soir, à la Défense, a eu lieu la réunion d’inauguration du Scrum User Group Français. Une grosse centaine de personnes étaient présentes, majoritairement des parisiens évidemment mais nombreux avaient fait le déplacement d’un peu partout : Toulouse, Nantes, Lille, Toulon,

#Présentation du SUG - Lug Legardeur, président du SUG

Luc a présenté rapidement les objectifs du SUG France, organe satellite de la Scrum Alliance. Malgré son jeune âge (tout juste 4 mois) la SUG a déjà plus de 200 membres inscrits (sur le site meetup ce qui en fait l’un des plus gros SUG au monde. Devant ce succès, Jeff a d’ailleurs laisser entendre que le SUG pourrait se voir confier l’organisation d’un Scrum Gathering à Paris prochainement.

Entre 3000 et 5000 personnes utiliseraient Scrum quotidiennement en France. 537 personnes ont suivi la certification Scrum Master.

#Scrum dans le monde - Jeff Sutherland, CEO Scrum Inc, Jeff revient sur l’adoption sans cesse croissante de Scrum dans le monde. La france est encore à la traîne mais avec plus de 500 CSMs, elle n’est pas ridicule. Il a également présenté certains de ses articles du Scrum Gathering Orlando dont il revenait. Certains semblent vraiment mériter une lecture détaillée et approfondie, je n’ai malheureusement pas pris les références, mais j’imagine que google et ses amis m’aideront :)\(en fait les présentations sont dispo sur le site de la [Scrum Alliance](http://www.scrumalliance.org/resources?tag=SG+Spring+2009)\) À noter aussi l’annonce d’un possible rapprochement de l’agilité et de PMI.

Dans une deuxième partie, il nous présente ce qui peut arriver après être passé à Scrum : une analogie avec Matrix et les fameuses pillules de Morphéus. Vous avez mis en place Scrum, ça donne de bon résultats, un gain non négligeable, et puis on prend la pillule bleu et le cauchemar redevient la réalité. On se réveille dans le monde que l’on connaissait avant (secoué par son management qui ne comprend pas, par manque de recul, par dérive de plus en plus grosse) et l’on retombe dans les travers de la gestion de projets classique.

Ou alors on prend la pillule rouge, et on découvre la vraie réalité, l’infinie possibilité qu’elle offre mais aussi les efforts indispensable à fournir.

En gros, la conclusion c’est : Scrum ça semble facile à comprendre, facile à mettre en place mais si vous voulez vraiment le mettre en place jusqu’au bout et découvrir tout ce qu’il peut vous apporter, c’est difficile, ça demande du boulot, beaucoup de recul, de prise de conscience sur soi. Mais ça en vaut la peine.

#La Transformation Agile de la R&D Borland - Dietmar Strasser, Director Q&A, en Anglais Dietmar nous exlique comment Borland, étant tombé dans les travers du waterfall, est passé à l’agilité et une adaptation de Scrum. Cela c’est fait dans une apparente douceur, par touches successives. Malheureusement, il est resté assez vague. J’aurais aimé plus de détails concret, particulièrement sur l’intégration des équipes Q&A dans les équipes de dev.

La conclusion, c’est qu’il ne faut pas hésiter à essayer des trucs, quitte à revenir en arrière si ça ne fonctionne pas. Et surtout, faire participer toutes les personnes concernées dans l’évolution du process.

#Scrum en France - Claude Aubry, Fondateur Aubry Conseil

En partie basée sur des courbes issues de Google Trends, Claude a présenté l’évolution de Scrum en France ces dernières années, en comparaison avec le traditionnel cycle en V (waterfall) et l’eXtrem Programing. Il en ressort que si aujourd’hui 75% des projets “agiles” utilise Scrum, c’est une tendance assez récente. Scrum semble en effet n’être entré en France que depuis 2005 (à corréler avec la toute première formation Scrum en novembre de cette année ?), avec une vraie prise de vitesse en 2008. A constater que si l’intérêt croissant pour scrum va de pair avec une décroissance d’intérêt pour le cycle en V, mais aussi pour XP.

Claude a aussi cherché à comprendre les spécificités françaises du développement. La conclusion globale est celle que l’on retrouve régulièrement : il n’y a fondamentalement aucune impossibilité à mettre Scrum en place où que ce soit. Il y en a juste certain pour qui cela sera plus dur :)

À noter que son temps de présentation a été réglé au rythme de son pomodoro et de son éventail du Stade Toulousain.

#Vendre Scrum - Guillaume Bodet, CTO Xébia Cette présentation est la grande surprise de la soirée. Une présentation très dynamique avec beaucoup d’humour et en même temps un contenu qui tient la route.

Scrum offre des logiciels qui répondent mieux aux besoins des clients, de meilleure qualité, livrés plus rapidement, le tout avec une grande réactivité et des équipes de dev impliquées et qui s’amusent. Quoi demander de plus ?

Pourtant, on sait tous que ça n’est pas si facile à faire passer. Et que derrière cette apparente simplicité se cache des complexités dépendantes de chaque contexte. Guillaume fait une intéressante analogie avec la théorie d’évolution des thérapies familiales de Virginia Satir : tout n’est pas rose tout de suite. Il faut commencer par une phase des chaos - perdre ses repères précédents pour s’en créer de nouveau, faire fléchir les peurs et anciennes résistances - avant de commencer à voir un gain et une augmentation importante de l’efficacité.

Il présente également des “kits” pour convaincre (ou briller en société à la machine à café) selon son interlocuteur : purement dialectique l’Art d’avoir toujours raisons, plus logique, plus commerciale, les sceptiques et autres … En bref, il insiste sur l’importance de cibler son discours en fonction de son public : ses attentes et besoins. Et surtout, ne jamais oublier que Scrum, c’est avant tout une proposition de changement.

Je pense (j’espère :) que les slides de ces présentations seront rapidement disponible sur le [wiki du frenchsug http://wiki.frenchsug.org fr]

Coktail

Après tout ça, un excellent coktail qui a permet de discuter avec les gens présents, des têtes connus dans le paysage agile (Claude Aubry, Nicolas - le Touilleur Express, …) et d’autres moins. Je crois que c’est dans ces discussions informelles que le SUG prend tout son interêt : échange, partage d’expériences, mise en perspective de ses propres pratiques..

Merci à Borland, principal sponsor de la soirée.

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