LogoEnsicaenQuadri.jpg Vendredi et Lundi dernier, j’ai été invité à l’ENSICAEN pour parler d’agilité aux futurs ingénieurs. Au programme, deux sessions aux pires créneaux, ceux que j’aimais le moins quand j’étais étudiant : vendredi de 16h à 18h et lundi de 8h à 12h.

Pour la première session de 2h avec les 2ème année et quelques extérieurs invités pour l’occasion, j’ai fait une présentation des valeurs de l’agilité et de leurs origines avant de parler un peu méthode avec Scrum.

Lundi matin, c’était les 3ème année ainsi que les mastères. 4h un lundi matin… Je ne me voyais pas les assommer en début de semaine avec 4h de cours magistral. Je ne me voyais pas non plus parler pendant 4h :)

Donc après une présentation générale de l’agilité puis de scrum1 parfaitement timeboxé à 2h et une pause café bien méritée2 je leur ai laissé définir la priorité de la fin de session.

2011.11.21-ENSICAEN.010.blog.jpg Me rappelant de mes années de vacataire pendant ma thèse et mon post-doc, je me doutais bien qu’ils ne serait pas nombreux à poser des questions. J’avais donc préparé une douzaine de thèmes que l’on pourrait aborder. Entre autres :

  • mais moi, je voulais être chef de projet, je vais faire quoi ?
  • le mythe de l’industrialisation
  • c’est quoi devops ?
  • développeurs et testeurs dans la même équipe, vous êtes sérieux là ?
  • l’excellence technique
  • artisanat logiciel

Ils en ont rajouté deux autres :

  • on fait quoi de la tâche boule de pue3, celle que personne ne veut faire ?
  • est ce que ça n’encourage pas le PO a en vouloir toujours plus ?

À noter que j’ai volontairement éludé le problème de la contractualisation de l’agilité4

Ensuite, ils ont priorisé ces questions qui constituaient notre backlog à l’aide de carton rouge et vert 5 : rouge ça ne m’intéresse pas, vert ça m’intéresse.

2011.11.21-ENSICAEN.008.blog.jpg Pour chaque question, nous nous sommes donc retrouvés avec 2 chiffres : celui des pour, celui de contre 6. C’était le bon moment pour aborder le problème pas si simple de la priorisation du backlog. Avec 2 chiffres (pour et contre), il y a plein de possibilité pour prioriser :

  • les pour moins les contre
  • proportionnel au nombre pour (on contente le maximum de gens)
  • inversement proportionnel au nombre de contre (on mécontente un minimum de gens)
  • on peut aussi imaginer de mettre des poids aux différentes valeurs

L’assemblée a opté pour la deuxième solution, c’est donc à l’aide du score de pour que nous avons priorisé les questions. Ensuite, c’est parti pour 4 minutes par question. À la fin de la timebox, ils devaient décider (en votant) si la réponse était satisfaisante ou s’il fallait s’accorder une itération de plus pour la traiter. Et hop, on introduit un peu la définition de fini, et l’éventuelle repriorisation d’un élément non fini dans une itération.

Au-delà du contenu, ça fait quelques années que je ne m’étais pas retrouvé devant une amphi pleins d’étudiants. Ça change radicalement du public auquel je me suis habitué ces derniers temps ; sympathisant, hostile ou curieux, les gens à qui je parle habituellement le font par choix et sont donc avec moi dans la discussion dès le départ (peu importe leur attitude). Les étudiants, pour la plupart, sont dans l’assistance uniquement parce que… ben parce que c’est comme ça. C’est un cours, ils sont tenue d’y aller. Ils n’ont pas d’idée prédéfinie, pas spécialement curieux. Au mieux ils ont envie d’apprendre des trucs.

C’est donc un public beaucoup plus difficile, car il ne vous suit pas d’emblée. Il faut le faire entrer progressivement dans l’histoire que vous voulez lui raconter. Et je dois bien reconnaître qu’à ce jeu, j’ai été franchement mauvais dans le premier quart de ma présentation du vendredi. C’est très déstabilisant. À priori, je me suis rattrapé sur la suite puisqu’ils sont tous restés jusqu’à la fin et même un plus puisque les questions ont débordés du planning initial.

C’était en tout cas une belle expérience. J’espère avoir l’occasion de renouveler cela prochainement : enseigner à des étudiants fera parti de mes objectifs 2012 !7. Mon regret aura été de ne pas avoir plus privilégié l’expérimentation par le jeu, mais dans un amphi avec une soixantaine de présents, ça me semblait compliqué.

Merci aux étudiants de l’ENSICAEN pour leur présence, à Émilie et Joan pour leur aide précieuse lors des comptages ainsi qu’a Régis Clouard et Sylvain Vernois8 pour leur invitation.


Les supports sont dispos sur prezi.com9 :

  1. sensiblement la même que le vendredi, rebaptisé Agilité, Scrum et le reste pour l’occasion 

  2. pour eux comme pour moi 

  3. c’est la question telle qu’elle m’a été posé 

  4. et maintenant, dans ce type de présentation, je ferai comme Pablo à SudWeb 2011 et je couperai court dès le départ à cette question 

  5. idée que j’ai emprunté à Claude Aubry 

  6. un grand merci à Émilie et Joan d’avoir fait le comptage à ma place 

  7. si ça vous intéresse que j’intervienne dans vos cours, il suffit de me contacter :) 

  8. oui, c’est mon grand frère :p 

  9. mais, je retravaille régulièrement mes présentations, donc elles bougeront surement