4e de couverture :

Le philosophe américain John Perry est professeur émérite à l’université de Stanford en Californie. Étant de son propre aveu un procrastinateur invétéré, il a créé le concept révolutionnaire de « procrastination structurée ».

Traduit dans une vingtaine de langues, cet ouvrage lui vaut aujourd’hui une reconnaissance internationale.

J’ai toujours assumé être un procrastinateur, même si la plupart du temps cela s’accompagne d’un sentiment de culpabilité/remord à ne pas travailler sur le truc important et d’être souvent en retard¹. Ce sentiment désagréable qu’on a quand on fait un truc alors qu’on sait qu’il n’est vraiment pas prioritaire.

Sur ce point, la lecture de ‘‘procrastination’’ m’a réconcilié avec moi-même : en ne voyant que le truc important que je ne fais pas, j’en oubliais de voir tous ceux que je menais à bien. Parce que si je suis un procrastinateur invétéré, je ne suis pas pour autant un glandeur : je suis un procrastinateur structuré. Et c’est, je pense, le cas de la plupart de ceux que je connais². Si c’est aussi votre cas, lisez au moins le premier chapitre ‘‘La procrastination : oui, mais structurée’’³.

Dans la suite de l’ouvrage, John Perry revient sur les causes/conséquences de la procrastination et les conséquences heureuses ou néfaste que cela peut avoir dans divers contextes. À chaque fois, un thème par chapitre, court, rapidement lu et globalement indépendant des autres. Le format idéal pour le procrastinateur :) Et si vous êtes capable d’un peu de mauvaise foi envers vous même, il donne quelques pistes intéressantes pour mieux structurer votre procrastination et en tirer profit.

Un passage a tout particulièrement retenu mon attention à la fin du chapitre ‘‘Travail d’équipe’’.

###Procrastinateur, une compétence de scrum master⁴ ?

Sachez mettre à profit vos talents de procrastinateur structuré pour vous charger d’une multitude de corvées idiotes auxquelles vos collaborateurs ne daigneront pas perdre leur temps. Invitez-les à déjeuner. Soyer leur DJ. Mettez de l’ambiance.’’.

Et oui, la caractéristique primaire du procrastinateur structuré est de travailler sur tout sauf le truc le plus important. Dans un projet de développement logiciel, le truc le plus important, c’est le produit que l’on développe. C’est lui qui appporte de la valeur. Et pour autant, il y a plein de choses à faire qui sont utiles mais n’apporte pas directement de valeur : de s’assurer que le stock de café est suffisamment important à mettre à jour la configuration du serveur d’intégration en passant la formation et la résolution des conflits. Bref toutes ces petites choses qui permettent au reste de l’équipe de se concentrer sur ce qui est vraiment important.

Typique du travail quotidien du scrum master/facilitateur de projet⁵.

Conclusion

John Perry signe là un petit bouquin⁶ vraiment bien fichu sur la procrastination, bien loin des discours moralisateurs qui cherchent à vous ramener dans le giron des gens qui font des trucs importants. Plutôt que de lutter contre, il propose de la rendre utile et d’apprendre à vivre avec en donnant quelques petits conseils simples et facile à mettre en place. Je vais surement tester quelqu’uns de ces trucs, je vous tiendrai au courant⁷. Rien de vraiment révolutionnaire, mais un regard et une analyse qui ne part pas du principe que c’est mal et qu’il faut rentrer dans le droit chemin. C’est agréable.

Ami procrastinateur structuré, tu n’es ni seul ni un glandeur !

Remarque : ‘‘Procrastination’’ sera le sujet du prochain club de lecture agile toulousain le 30 janvier 2013.

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