J’ai l’impression, depuis quelques temps, d’avoir régulièrement cette conversation et en 3 jours de Devoxx France, elle est revenue au moins 5 ou 6 fois.
Comment on change le monde ?
Avec ses variantes :
- Comment on change les développeurs qui ne comprennent pas qu’ils doivent devenir professionnels ?
- Comment on change la communauté .Net/Java/Ruby/Javascript ?
- Comment on change ses collègues pour les convaincre qu’ils vont dans la mauvaise direction ?
- Comment on change le monde du développement logiciel ?
- Comment je change mes collègues/mon patron/les autres/{insert someone here} de {insert something here} ?
Ça me semble légitime de se poser la question. Il y a des problèmes dans notre milieu du développement logiciel1, des choses dont on aimerait qu’elles changent pour être un peu plus propre, un peu plus juste, un peu plus vivable.
Moi aussi je me pose cette question. Du moins je me posais la question, car maintenant j’ai une réponse.
On ne change pas le monde.
Malgré notre bonne volonté et nos petits bras musclés, le monde reste plus fort, plus gros, plus lourd que nous. Et à l’affronter, tout ce qu’on obtient c’est de se faire très mal sans qu’il ne bouge d’un pouce2.
Mais alors on est condamné à ne rien faire et regarder la situation pourrir ? Bien sur que non, c’est même tout le contraire. On est condamné à l’action. On est condamné à changer. On est condamné à être ce que l’on aimerait que les autres soient.
Arrêtez de perdre votre énergie à convaincre, et faites. Soyez le changement que vous aimeriez voir chez les autres3.
Montrez les limites des pratiques actuelles, leurs conséquences, rendez les visibles, que ceux autour de vous ne puissent plus faire semblant de ne pas les voir. Montrez par vos actes que l’on peut faire autrement, qu’il y a des alternatives,qu’il est possible de choisir de ne pas faire de la merde.
Oubliez ceux qui ne veulent pas bouger. Ne vous occupez pas de ceux qui ne manqueront pas de vous attaquer car vous avancez différemment. Laissez-les où ils sont et oubliez les.
Au lieu de ça, communiquer sur ce que vous faites, permettez à ceux qui le veulent de vous trouver et (alors) avancez ensemble. Et un puis deux, puis dix et un jour le monde suivra. Ou pas, mais on aura été cohérent, et on se sera surement bien marré au passage4.
Ne rentrez pas dans le jeu des débats rhétoriques energivore et laissez parler pour vous vos résultats5. Ce sont ces mêmes résultats qui vous diront si vous êtes sur une bonne voie et si vos belles idées franchissent la barrière de la réalité.
Ça n’est pas simple, mettre de la cohérence entre ses idées et ses actes c’est du boulot. Surtout dans un monde qui n’a pas la cohérence en haute estime.
Mais je crois sincèrement que ça vaut le coup. Alors :
Faites des trucs
– un grand merci à Rui pour ses conseils avisés.
– un grand merci à Ludo pour l’idée d’illustration.
– illustration : Wall-E, personnage crée par Pixar.
-
et dans le reste du monde, mais je vais me contenter, ici, de parler de ce que je connais. Ou pas. À vous de voir :) ↩
-
je ne saurais que vous conseiller de lire le roman Les voies de l’asphalte de Philip K. Dick qui traite du sujet. ↩
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bon ok, ça, il me semble que c’est de Gandhi ↩
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et est-ce que ce n’est pas le principal au final ? :) ↩
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les succès comme les échecs ↩
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